Le RN défenseur des droits des femmes ? Nous ne sommes pas dupes !

mardi 4 juin 2024

"Le Rassemblement national contre les droits des femmes", article du 4 juin 2024 sur le site de la CGT dédié à l’égalité professionnelle

et Chronique de Rachel Silvera via Alternatives Economiques "Le RN défenseur des droits des femmes ? Nous ne sommes pas dupes !" sur le site greve féministe.fr le site de Liberation le 23 mai 2024.

La tribune, initiée par le collectif Grève féministe et appuyée par des associations féministes et des syndicats, montre comment le Rassemblement national (RN) instrumentalise la cause des femmes et dévoile son antiféminisme.

NOTA : En mai 2023, le RN s’abstient sur la « Directive européenne sur la transparence et l’égalité des rémunérations » qui vise à appliquer l’égalité de salaires entre femmes et hommes pour un travail identique ou de même valeur.


LE RASSEMBLEMENT NATIONAL CONTRE LES DROITS DES FEMMES

Derrière l’instrumentalisation des discours féministes à des fins racistes, le sexisme fait bel et bien toujours partie de l’idéologie conservatrice et réactionnaire des organisations d’extrême droite. Leurs projets s’appuient sur la différence sexuelle « naturelle » qui différencie les femmes et les hommes pour mieux les assigner à leurs rôles sociaux spécifiques, renvoyant les femmes à la maison et surtout à leur rôle de mère. Leurs propositions entérinent l’ordre patriarcal, le radicalise.

AVEC L’EXTRÊME DROITE, LES DROITS DES FEMMES RESTENT EN CUISINE
En matière d’égalité professionnelle femmes-hommes, l’extrême droite n’avance aucune proposition. Et pour cause, elle nie les chiffres. Ainsi, le RN a voté contre les lois sur l’égalité professionnelle au Parlement européen. Pire encore, le programme économique de l’extrême droite est ultra-libéral : il s’attaque au Smic, aux protections collectives, à la Sécurité sociale… Autant de mesures qui fragilisent en premier lieu les femmes. De plus, sous l’apparence de nouveaux droits, les propositions de « revenus pour mères au foyer », « droit des femmes à rester chez elles » ou la « libre répartition du congé parental » assignent les femmes à leur « fonction de procréation » et au travail domestique. La volonté de contrôle de la vie des femmes s’étend jusqu’au droits des femmes à disposer de leur corps, en s’attaquant au droit à l’avortement ou l’accès à la contraception. Les mesures pour la santé des femmes s’inscrivent uniquement dans une perspective nataliste. De plus, l’extrême droite instrumentalise les violences faites aux femmes, pour diffuser son message anti-immigration. Comme si les violences faites aux femmes étaient liées à une culture, à un pays, à une religion ou une classe sociale. Considérer qu’un violeur ne peut être qu’un étranger alimente la culture du viol. C’est au sein de l’espace privé que se produisent en majorité les violences sexuelles.

Gagnons la réciprocité des droits entre les femmes et les hommes Le droit au travail des femmes est fondamental pour assurer leur reconnaissance sociale et leur indépendance économique, garanties essentielles pour pouvoir faire ses propres choix.

POUR GAGNER L’ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES, LA CGT REVENDIQUE :

le droit des femmes à travailler pour être autonomes et indépendantes dans leurs choix de vie ;
l’égalité réelle femmes-hommes au travail avec notamment de réelles sanctions pour les entreprises et administrations qui discriminent, la revalorisation des métiers à prédominance féminine, ou encore la fin des temps non complets de moins de 24 heures par semaine ;
le soutien à la parentalité : allonger les congés maternité et paternité et d’accueil de l’enfant, revaloriser le congé parental, levier indispensable à un meilleur partage des responsabilités parentales, élaborer un grand plan de création de places en crèches et des droits garantis par la loi à 10 jours enfants malades (sans jours de carence) pour tous les parents d’enfants de moins de 12 ans ;
un service public de l’aide à l’autonomie et de prise en charge de la petite enfance ;
des mesures effectives pour prévenir et lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail et pour protéger les femmes victimes de violences ;
un accès libre et remboursé à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) sur tout le territoire, la suppression de la double clause de conscience spécifique à l’IVG et l’allongement du délai d’IVG ;
la mixité des f ilières de formation et des métiers ;
la mise en place de mesures pour lutter contre les stéréotypes de genre et le sexisme à l’école, sur les lieux de travail et dans les médias.


CHRONIQUE de Rachel Silvera via Alternatives Economique

Une tribune parue dans Libération le 23 mai 2024, initiée par le collectif Grève féministe et appuyée par des associations féministes et des syndicats, montre comment le Rassemblement national (RN) instrumentalise la cause des femmes et dévoile son antiféminisme.
Fait important, après de longues années où les femmes votaient moins pour le Front national (puis le RN) que les hommes, elles votent désormais autant qu’eux pour ce parti, placé en tête des intentions de vote aux élections européennes du 9 juin 2024.
Le candidat RN aux élections européennes, Jordan Bardella, a tenté à diverses reprises de se montrer proche des femmes. Il a osé déclarer le 4 mars 2024 sur TF1 « nous devons refuser qu’une seule femme en France puisse un jour s’inquiéter de voir un de ses droits reculer », alors que son parti s’est toujours opposé notamment au droit à l’avortement.

LES VOTES ET LES ALLIANCES DU RN
La tribune passe au crible tous les votes du RN concernant des résolutions européennes ayant trait aux droits des femmes.

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